S’il y a bien un moment dans l’année où l’on aime se faire peur, c’est Halloween. Je vous propose un petit classement des films d’horreur à voir le soir du 31 octobre (ou même avant, voire après, si le cœur vous en dit).
Tueurs en séries, horreur psychologique, paranormal, voici 5 films que j’apprécie particulièrement et qui amènent, chacun à leur manière, une dimension horrifique intéressante.

5 – Le projet Blair Witch, Eduardo Sanchez

Le Projet Blair Witch, sorti en 1999, raconte l’histoire de trois étudiants se rendant à Burkittsville pour réaliser un documentaire sur la sorcière de Blair. Leurs rencontres avec des habitants du coin vont les mener dans une forêt où se trouve la demeure d’un ancien ermite qui a enlevé et assassiné sept enfants. La peur qu’engendre le film est rendu possible par la réalisation, caméra à l’épaule, qui procure une impression de réel.

L’aspect faussement documentaire est un miroir de la réalité qui séduit. D’ailleurs, la communication réalisée autour du film a également servi le réalisme de l’œuvre, en diffusant des avis de recherche des 3 protagonistes lors du festival Sundance, où le film était présenté. La tension est omniprésente et notre imaginaire est sollicité par les tous les éléments environnants (les bruits, les lumières, les ombres).

Le succès de ce film a entraîné, par la suite, une quantité d’œuvres du même genre, comme REC ou encore Paranormal Activity. La nuit, la forêt, le bruit puis le silence, autant d’éléments qui font de The Blair Witch Project un excellent film à regarder le soir d’Halloween.

4 – La nuit des morts-vivants, Georges A. Romero

Halloween ne serait pas Halloween sans quelques zombies. 

Barbara et Johnny, comme chaque année, se rendent sur la tombe de leur père en Pennsylvanie. Mais cette fois, un homme étrange va s’approche d’eux, se révélant être un mort-vivant.

Le couple va se retrouver confiné dans une maison avec d’autres personnes et tenter de survivre à cette menace qui se rapproche de plus en plus d’eux. Plus le film avance, plus les zombies sont nombreux. La survie des protagonistes est au cœur du scénario. Sortie en 1968, La nuit des morts-vivants est appréciable quand on le replace dans le contexte son époque.

Le rythme est lent, les zombies peu réalistes, mais les situations vécues par les protagonistes sont crédibles. Le film installe un climat de tension et de projection dans ce que vivent les personnages. J’ai regardé La nuit des morts-vivants pour la première fois en 2021, et malgré les nombreuses failles en termes de réalisation et d’effets spéciaux, j’ai adoré ce film qui m’a tenu en haleine pendant 1h30.

3 – Insidious, James Wan

Sorti en 2010, Insidious est, déjà, un classique du genre.

Josh, son épouse et leur trois enfants s’installent dans une nouvelle maison jusqu’au jour où leur fils Dalton tombe dans le coma à la suite d’une chute. A partir de là, de nombreux phénomènes inexpliqués vont se produire. Le couple va donc faire appel à un médium pour diagnostiquer la maison qu’ils pensent être hantée.

Réalisé par James Wan, père de Saw notamment, Insidious réuni tous les éléments classiques d’un film d’horreur : des screamers, des esprits et des phénomènes paranormaux. Cependant, la réalisation et la musique nous plongent dans une ambiance oppressante et sordide. L’évolution des personnages est cohérente et la bascule, entre le monde réel et le monde paranormal, amène une dimension fantastique au film. Deux autres opus suivront, mais ils sont dispensables tant le premier était une réussite à tous les niveaux.

Le film révélera Patrick Wilson dans ce genre de cinéma puisqu’on le retrouvera, ensuite, dans la saga Conjuring, également réalisée par James Wan.

2 – Massacre à la tronçonneuse, Tobe Hooper

On a tendance à penser que les films d’horreur des années 70 ont mal vieilli, et que par conséquent, on ne ressent pas la peur car nos habitudes visuelles ont évoluées. Le rythme et les effets spéciaux sont autant d’éléments qui nous projettent ou non dans l’ambiance d’une œuvre. Massacre à la tronçonneuse est, selon moi, une exception. 

Alors que des habitants d’une campagne Texane découvrent que leur cimetière a été profané, cinq amis s’y rendent en minibus. A court d’essence, ils visitent une maison abandonnée. A côté, se trouve une autre maison, très intrigante et qui se révèle cacher des habitants pour le moins peu conventionnels.

Plusieurs éléments font de Massacre à la tronçonneuse un classique de l’horreur. La réalisation, marquée par son époque, instaure un climat très malsain et dérangeant. L’image est trouble, la musique est saccadée, ce qui rend le tout désagréable, poisseux, angoissant. Le film introduit « Leatherface », personnage psychologiquement dérangé et physiquement irritant, qui se contente de tuer tous ceux qui se mettent en travers de sa route. Sa particularité est qu’il ne parle pas ; on l’assimile facilement à une brute sans état d’âme.

Premier d’une longue saga, l’œuvre de Tobe Hooper englobe un lot d’imperfections qui la rende effrayante, donc indispensable.

1 – Midsommar, Ari Aster

Il avait déjà brillé avec Hérédité. Avec Midsommar, Ari Aster confirme son statut de réalisateur « montant » de l’horreur et à juste titre. 

Christian et Dani, en couple, sont sur le point de se séparer, mais après un drame familial concernant Dani, Christian lui propose de venir avec lui et ses amis à un festival d’été qui ne se déroule qu’une fois tous les 90 ans, en Suède, dans un village isolé. Les vacances paisibles et bucoliques vont vite se transformer en drame. Midsommar est probablement l’un de mes films d’horreur préféré, et pour plusieurs raisons.

Tout d’abord, il détonne totalement des films d’horreur que l’on l’habitude de voir, ne serait-ce que par l’ambiance. L’horreur se caractérise généralement par une ambiance macabre, où la nuit et l’absence de lumière règne. Midsommar prend un contre-pied étonnant, mais réussi. L’intégralité du film se déroule en plein jour, dans une ambiance fleurie, très estivale, les plans sont méticuleux et d’une rare beauté. L’esthétique de l’horreur est totalement redéfinie. La contradiction entre la réalisation et les situations vécues par les personnages est tellement brutale qu’elle en devient anxiogène.

On ressent l’atmosphère sectaire que soulève l’œuvre. Les membres du village où est organisé le festival sont sympathiques au premier abord mais leurs actes et leurs rituels vont à l’encontre de ce qu’ils émanent. Midsommar est une sorte d’ovni dans le cinéma d’horreur, presque anthropologique, qui vous fera ressentir des émotions différentes des autres films évoqués précédemment. Un chef d’œuvre à voir absolument.